
Lorsque nous parlons d'une victime d'accident de travail , nous pensons automatiquement à un adulte ayant des lésions corporelles permanentes graves ou légères. Nous pensons que seule la victime de l'accident de travail et les adultes qui s'y rattachent ont des répercussions de cet accident. Cependant, beaucoup d'adolescents , d'enfants ou de jeunes adultes ayant un parent ou un proche victime d'accident de travail avec des lésions psychologiques ou physiques se retrouvent malgré eux proches aidants.
Comment les reconnaître ? Quels sont les enjeux vécus par ceux-ci ?
Comment pouvons nous les aider ou les soutenir ?
Qu'est ce un jeune proche aidant ?
Les jeunes aidants sont âgés entre 5 et 25 ans. Ils sont des enfants, des adolescents et des jeunes adultes qui fournissent des soins et du soutiens à un membre de leur famille ayant un handicap, une maladie dégénérative , une maladie chronique, des atteintes psychologiques ou autres.
Comment reconnaitre un jeune proche aidant ?
Un jeune proche aidant, c'est un jeune adulte, un adolescent, un enfant qui pousse le fauteuil roulant, qui aide à mettre les vêtements (bas, chandails, manteau et autres), qui aide à la marche, qui aide à la nutrition, qui partage des tâches domestiques, qui soutien un membre de sa famille dans ses responsabilités, qui aide sa mère ou son père à s'occuper de ses frères et sœurs quand celle-ci ou celui-ci doit s'occuper de l'autre parent. Un jeune proche aidant est un adolescent, un jeune adulte un enfant qui se retrouve avec des responsabilités d'adultes dans son quotidien. Qui doit prioriser son soutien , son aide à sa famille avant d'être un adolescent, un jeune adulte, un enfant!
Institut de la statistique du Québec
Selon la vitrine statistique sur les jeunes de 15 à 29 ans. En 2018, environ 13 % des jeunes de 15 à 34 ans ont agi comme proches aidants. Soit environ 255 400 jeunes qui ont fourni de l’aide à un proche pour un problème de santé persistant, une incapacité physique ou mentale ou encore un problème lié au vieillissement.
Source Statistique Canada, Enquête sociale générale - Les soins donnés et reçus, 2018. Adapté par l’Institut de la statistique du Québec.
Combien d'heures de temps consacrent ils en prestation de soins à un membre de leur famille ?
Selon Statistique Canada, 32 % des jeunes soignants consacrent de deux à quatre heures par semaine aux prestations de soins à un membre de leur famille. Un autre 28 % consacrent une heure ou moins par semaine à des activités de soins. Quant à la prestation de soins à temps plein, 5 % des jeunes soignants fournissent 30 heures de soins ou plus par semaine.
Les enjeux d'être un jeune proche aidant
Être un jeune proche aidant peut créer des enjeux négatifs, tant au niveau physique que psychologique. La proche aidance perturbe leur projet de vie, tel que les études qu'il souhaite réaliser, le choix de carrière et autres. Leur réseau social en est affecté. Dans bien des cas, le jeune aidant garde sa situation secrète, de peur que le ou les parents soient blâmés ou par la crainte d’être séparé de sa famille, parce qu’il développe de la honte et souhaite protéger l'image de sa famille.
Le silence, le non dit de sa réalité se traduit de différente façon :
Douleurs physiques (maux de tête, de dos, etc.)
Problèmes au niveau de son comportement (irritabilité, agressivité, tristesse, et autres)
Parle pas de sa famille ou décrit celle-ci d'une image idolâtrée
Présente des signes de négligence physique, de malnutrition ou de négligence vestimentaire
S'absente ou est en retard à plusieurs reprises
Démontre des signes de fatigue, déprime, d'anxiété
S'isole de ses pairs
Difficulté scolaire, développement de trouble d'apprentissage soudain , difficulté de concentration
Signe de maturité et de responsabilisation comparé à ses pairs
Ne participe pas aux activités parascolaires
Développe de l'inquiétude et de l'anxiété pour la santé d’un proche
Ses parents ne se présentent pas lors des réunions ou ne communiquent rarement avec le personnel de l'école
Dépression
Développement de trouble de santé mentale
Et autres.
Pour un jeune aidant soutenir une personne malade ou une personne ayant des limitations physique ou psychologique bouleverse son besoin de vivre sa jeunesse , impacte ses ambitions de trouver un emploi et la réalisation de ses désirs. De plus, un jeune aidant doit faire face à différents deuils et aux bouleversements que sa famille vivra. Son développement, son identité , ses perceptions en seront affectés de façon significative. Bien qu'il développera le sens des responsabilités et une certaine maturité, les impacts négatifs et le manque de soutien émotionnel et physique viendront l'envahir. Ce jeune s'isolera et gardera en silence ses besoins et ses souffrances.
Quand est-il lorsque sa famille est pointée par les autres?
Quand les préjugés sont verbalisés ouvertement, comment peut- il se sentir en sécurité de s'exprimer ?
Quels sont les besoins prioritaires pour permettre à un jeune aidant d'obtenir un développement équilibré et sain ?
Savons nous comment soutenir ce jeune héros ou jeune héroïne ?

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